Balade street art à Marseille avec Arnaud

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Visite street art dans le Panier, à Marseille, en compagnie du graffeur Arnaud.
© Charlotte Cabon - Visite street art dans le Panier, à Marseille, en compagnie du graffeur Arnaud.

Temps de lecture: 0 minPublié le 6 mars 2024

Repaire du street art à Marseille, avec le Cours Julien et la Plaine, le quartier du Panier arbore fresques murales, pochoirs, mosaïques, totems en papier mâché et autres affiches. Visite haute en couleurs aux côtés d’un artiste graffeur habité par son art.

Depuis la fenêtre de son appartement du Panier, Arnaud s’agaçait d’entendre des non-initiés commenter les fresques murales en bas de chez lui. Alors, cet artiste graffeur trentenaire a décidé de guider lui-même les curieux à travers les rues du cœur historique de Marseille dont les murs sont autant de toiles offertes aux artistes de rue.

Ce samedi matin, nous sommes cinq à le rejoindre sur la place Villeneuve-Bargemont, près de l’hôtel de ville et du Vieux-Port. "Le street art s’est naturellement enraciné à Marseille dans les années 1980 avec l’avènement de la culture hip-hop et l’émergence, la décennie suivante, d’une scène artistique dominée par IAM et Fonky Family", explique Arnaud qui signe ses œuvres Asha.

Dans le Panier à Marseille, un portrait de femme signée Manyoly.
© Charlotte Cabon - Dans le Panier à Marseille, un portrait de femme signée Manyoly.

Calligraffiti, pochoir et flops

Rue Caisserie, devant la devanture d’un restaurant bio habillé d’une foisonnante fresque d’inspiration végétale, il dévoile les coulisses de son art. Par exemple, le jeu sur la vitesse et la distance dans le maniement de la bombe de peinture pour obtenir des effets différents. L’œuvre qui déborde du rideau de fer tiré est signée Nhobi, un artiste brésilien installé à Marseille, que l’on retrouvera dans d’autres coins du Panier avec des couleurs saturées et des personnages simples et naïfs. A l’intérieur du restaurant, Arnaud poursuit son décryptage en présentant des œuvres de "calligraffiti", un savant mélange de calligraphie d’inspiration orientale et de graffiti."Levez les yeux." Plus loin dans la rue, à l’angle de la place de Lenche baignée de soleil, Arnaud nous désigne un dragon aztèque fixé en hauteur. "C’est le Quetzalcóatl du graffeur Oré." Nous apprenons qu’il s’agit d’une accroche, une pièce de bois découpée à la scie sauteuse et peinte.

D’autres techniques fleurissent sur les murs environnants : le pochoir, avec un visage du général De Gaulle, figure fétiche du graffeur lillois Mister P. Plus loin, une affiche hypnotique avec un portrait de femme dans un tourbillon de couleurs, signée Manyoly, une artiste peintre qui a découvert l’art de rue à Marseille.

Une galerie à ciel ouvert

Au fil des montées à l’assaut de la colline du Panier, des devantures de boutiques, des ruelles étroites ou des grandes places, le quartier se révèle une galerie d’art urbain à ciel ouvert, truffée de pièces éclectiques. Avec des œuvres aussi collectives où l’on se plaît à déchiffrer les "flops" (ces lettres arrondies, véritables figures de style), percevoir le sens caché des œuvres ou identifier les pattes des graffeurs.

Entre deux saluts et échanges avec les gens du quartier, révélateurs d’un attachant côté village populaire, Arnaud poursuit ses explications. "On choisit un mur pour sa visibilité. Il devient un "hall of fame" lorsque plusieurs graffeurs y apposent leur marque." Cela pourrait devenir le cas des immenses façades de la place des Pistoles, traversée par la rue du petit Puits, déjà en soi un cabinet de curiosités avec ses nombreuses installations et ses totems en papier mâché.

Scène de pêche version street art, dans le Panier à Marseille.
© Charlotte Cabon - Scène de pêche version street art, dans le Panier à Marseille.

Marseille, source d'inspiration

Là, près de la Vieille Charité, un ancien hospice à l’architecture monumentale, se côtoient d’immenses fresques colorées signées Gamo, Easy et Difuz ou Nhobi et Seek 313. Sur celle des deux derniers graffeurs, on reconnaît le Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde ainsi qu’un goéland gouailleur et un pêcheur de sardines qui s’apprête à sauter de sa barque bariolée. Marseille comme source d’inspiration…

Envie d’essayer ? Asha propose des initiations d’une heure à la fin de ses visites.

En savoir plus : - Street Art Tour Marseille Le Panier Visites de 2h30, un week-end sur deux (semaines impaires), le samedi et le dimanche à 10h et 13h30 suivies d’un atelier d’initiation au graffiti d’une heure pour les visites de l’après-midi, avec un minimum de 5 inscrits. Tarif : 20 € par personne pour la visite simple et 40 € par personne pour la visite avec atelier d’initiation. Visites privées en français, anglais ou espagnol, avec ou sans atelier, réalisables sur demande et sur devis.

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Par Rédaction France.fr

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