Diane, Catherine, Louise, Marguerite, Simonne… Autant de dames qui ont vécu et fait vivre le château de Chenonceau, renommé pour la cause « le Château des Dames ». L’édifice se fait féminin des courbes de ses tourelles à la floraison abondante et raffinée de ses jardins intérieurs. Le tout enrobé dans d’apaisantes façades blanches qui n’ont jamais eu à souffrir des différents conflits qui ont jalonné les siècles français.
L’Apothicairerie, au cœur des grandes décisions
500 ans après sa naissance, il était normal que Chenonceau lui rende hommage. A double titre, puisque c’est d’abord un nouvel espace qui est accessible aux visiteurs depuis le mois de juin dernier, l’Apothicairerie de la Reine.
Ce cabinet est situé à l’emplacement même où il a existé, dans le bâtiment des Dômes. Tout comme son père ne prenait aucune décision sans l’avis de son astrologue, Catherine de Médicis aimait s’entourer de grands érudits, de savants et de spécialistes, notamment Cosimo Ruggieri, son astrologie, René le Florentin, son parfumeur, Auger Ferrier, son médecin ordinaire et enfin Nostradamus, son herboriste.
Trois ans de recherches, de restauration et le travail de deux ébénistes auront permis l’ouverture de cette pièce unique, où se trouvent désormais plus de 300 pots, piluliers, vases, objets en tout genre et tableaux. Quoi de mieux que de plonger dans le mystère des plantes médicinales, des concoctions diverses pour découvrir la face cachée de cette reine passionnée d’astrologie divinatrice, pratique pourtant très controversée à l’époque ? Cette pièce, si elle est ouverte à l’occasion de cet anniversaire, fera désormais partie intégrante de la visite du château.
Un jardin en noir et blanc
Le deuxième hommage du château à cette « Reine bâtisseuse », c’est ce jardin, situé à droite de l’entrée au logis Bohier, décliné en noir et blanc. Pour rappeler le noir de la tenue de la Reine, le concepteur de jardins Nicholas Tomlan et les jardiniers du domaine sont partis à la recherche de plantes aux teintes uniques. Près de 700m2 de massifs ont été dégradés du blanc au noir en passant par le pourpre foncé, pour aboutir à un jardin majestueux qui s’offre aux visiteurs jusqu’à l’automne.
Un Noël fantastique
Du 7 décembre au 5 janvier, une ribambelle d’animaux fantastiques débarque au château de Chenonceau. Les « Grandes Découvertes » du XVe siècle consacrent l’arrivée, en Europe, de plantes, de végétaux et même d’animaux alors inconnus. De l’exotisme asiatique, africain, américain qui se retrouve parfois au cœur de remarquables tapisseries déployées sur les murs du château, à l’attention des visiteurs les plus observateurs.
C’est sur ce thème, élargi aux animaux fantastiques de la mythologie, que le château prendra ses aises lors des vacances d’hiver. Car les récits d’explorateurs regorgent de descriptions de ces drôles d’animaux, chevaux ailés, licornes, Peritio, mi cerf, mi-oiseau au plumage coloré. Et puisqu’on fête les 500 ans de la Renaissance, également, il était normal que ce bestiaire extraordinaire tiré des Grandes Découvertes de l’époque inspire l’Atelier floral du château et son scénographe dès la fin de l’année.
En savoir plus : Chenonceau
Par Sarah Janssens
Romaniste et journaliste de formation, Sarah Janssens a 30 ans. Elle jongle avec ses deux diplômes depuis la sortie de ses études en 2012. Elle travaille actuellement comme journaliste indépendante pour le journal l’Avenir Huy-Waremme, un quotidien local, et le Deuzio, magazine hebdomadaire de l’Avenir. Son domaine de prédilection : la culture.