Les jardins du château de Chambord retrouvent leur splendeur

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Les jardins à la française du château de Chambord, dans le Val de Loire.
© Léonard de Serres - Les jardins à la française du château de Chambord, dans le Val de Loire.

Temps de lecture: 0 minPublié le 21 avril 2017, mise à jour le 30 décembre 2023

Les jardins à la française du château de Chambord ont retrouvé leur beauté d’antan ! Imaginés et dessinés sous Louis XIV, ils ont été reproduits à l’identique pour le plus grand bonheur des amateurs d'art horticole après plusieurs années d’études du projet et cinq mois de travaux. Les alentours de verdure du fameux château de la Loire avaient progressivement disparu au XXe siècle, notamment durant l’entre-deux-guerres. Et depuis 2019, une utopie écologique ne cesse de se développer avec la création de jardins potagers en permaculture.

2017 : restitution des jardins à la française

Afin de reproduire fidèlement les jardins à la française datant du milieu du XVIIIe siècle, des recherches documentaires, prospections géophysiques et archéologiques, études paysagères et architecturales, ont permis de rétablir précisément les tracés des parterres, des allées ou des quinconces d’arbres d’antan.

Le résultat est saisissant ! Comme à l’époque des rois et de leur cour, tout un chacun peut découvrir le plaisir de la flânerie et de la contemplation : 6 hectares de verdure, parsemés de 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes délimitant les bordures, ou encore 18 874 m² de pelouses. Ce jardin fait aussi figure de transition végétale entre le château de Chambord et la forêt. Il redonne ainsi, à la façade d’honneur du monument, toute sa majesté et son lustre.

2019 : naissance des jardins potagers en permaculture du château de Chambord

Ayant pour objectif de favoriser le circuit-court, des jardins potagers ont d’abord vu le jour à l’état expérimental sur 5 000 m² au sein des écuries du Maréchal de Saxe. Couronnée de succès, cette phase a alors incité à la création d’une parcelle de 5 hectares (soit 50 000 m²) en culture maraîchère et fruitière.

Si les premiers bénéficiaires de ces jardins-potagers certifiés biologiques sont les visiteurs du Domaine de Chambord au sein des différents points de restauration, les banques alimentaires locales, ainsi que les écoles des environs en profitent également.

Qu’y cultive-t-on ? Plus de 90 variétés de légumes, 1 000 arbres fruitiers (140 de variétés anciennes) et 50 variétés de plantes aromatiques et médicinales… Avis aux curieux : des visites guidées sont organisées quotidiennement.

Le château de Chambord, dans le Val de Loire.
© Yvon52/Adobe Stock - Le château de Chambord, dans le Val de Loire.

Origine du jardin à la française de Chambord

À l’origine, Louis XIV, commande l’aménagement de jardins réguliers devant la grande façade de l’édifice. Deux projets sont proposés au roi par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. L’un présente un espace en demi-hexagone sur la face Nord-Est du château et des écuries, aménagé de trois triangles de jardins et bordé d’un côté par le Cosson canalisé. Le château est entouré de vastes douves. A l’avant, le parterre se poursuit avec deux plates-bandes et le Cosson canalisé en demi-lune. Le second projet présente, lui, un dessin de canaux moins géométrique. Le Cosson (rivière qui traverse le parc d’Est en Ouest) voit son tracé régularisé mais il suit les courbes de son cours d’origine. Les parterres occupent les mêmes espaces Nord et Est sur une surface moindre. Leur forme est également différente, notamment au nord où la structure apparaît trapézoïdale. C’est ce deuxième projet qui est, pour partie, mis en œuvre, comme l’attestent les prospections géophysiques réalisées en 2014.

1684, début des travaux

La première phase de travaux, débutée vers 1684, consiste à remblayer les terres aux abords du monument pour les élever à un niveau guère inondable. Des murs de soutènement sont ensuite bâtis pour ceinturer cette terrasse artificielle, d’abord du côté des douves du château puis aux extrémités Ouest et Sud-Est. Enfin, la canalisation du cours du Cosson est entreprise pour suivre les contours du parterre. La forme actuelle de l’espace apparaît peu à peu. Cependant, les travaux sont rapidement stoppés. Les plates-bandes – autrefois fleuries - sont plantées d’arbres fruitiers ou laissées en friche. Quant aux douves du château, elles sont asséchées et ont, pour partie, été transformées en jardin potager ! Entre le XIXe siècle et 1930, le domaine de Chambord devient la propriété d’Henri de Bourbon, petit-fils de Charles X, puis de ses neveux, les princes de Bourbon-Parme. Pendant cette période, le jardin est conservé selon une structure simplifiée : ne restent que des plates-bandes de gazon, allées sablées ainsi que des rangées ou bosquets d’arbres nécessitant peu d’entretien.

1970, le jardin arraché

En 1970, l’ensemble du jardin est arraché pour ne conserver que des espaces engazonnés. Deux ans plus tard, les douves sont remises en eau. Cette aménagement "de transition" perdure jusqu’aux travaux de restitution du jardin à la française du XVIIIe siècle engagés en 2016.

Conseils et recommandations :

Vous souhaitez (re)découvrir le château de Chambord ? Pour rejoindre votre destination, ayez le réflexe d’adopter des modes de transport écoresponsables afin de vous mettre au diapason du domaine et de ses engagements écologiques. Le château ne se situe qu’à 80 min de Paris en train, avec prise en charge une fois à la gare par une navette ! Ce mode de transport ouvre d’ailleurs droit à une réduction sur l’entrée du château.

Par Jacques Robert

Journaliste sportif

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