C’est l’un des films phares de l’hiver ! Le 22 novembre, Napoléon, grande fresque réalisée par Ridley Scott et produite par Columbia Pictures et Apple Original Films, sort dans les salles de cinéma du monde entier. Fulgurante ascension du soldat Bonaparte, sacre de l’Empereur, passion pour sa première femme Joséphine et batailles homériques, les images à grand spectacle propulsent les spectateurs dans l’univers du héros le plus romanesque de l’histoire de France. De la Corse des origines, au château de Fontainebleau, cadre de la chute de l’Empire, promenade sur les lieux français marqués par l’histoire de Napoléon.
Ajaccio, en Corse : les origines
"La Corse pour moi n’est pas un département comme un autre, c’est une famille" disait Napoléon Bonaparte qui entretint une relation passionnelle avec l’île de beauté. Né à Ajaccio en 1769, un an après le rattachement de la Corse à la France, son souvenir flotte sur le moindre recoin de la ville. A deux pas de la citadelle, on égrène les lieux de mémoire, cathédrale Santa Maria Assunta où le futur empereur fut baptisé en 1771, maison natale transformée en musée avec la chambre de l’Alcôve qu’il aurait occupée à son retour d’Egypte en octobre 1799, l’Hôtel de ville, son salon napoléonien et sa collection de monnaies et de médailles retraçant l’histoire du consulat et de l’Empire ou encore le musée Fesch, abritant la chapelle impériale familiale, où l’on admire la plus grande galerie de portraits de la famille. Le plus émouvant de tous les lieux est sans doute la grotte Napoléon où, dit-on, le jeune garçon aimait à venir rêver…
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Toulon : la consécration d’un soldat entre Provence et Méditerranée
Ponctuée de forts, la rade de Toulon garde la mémoire du siège de 1793 qui prit fin avec la victoire de l’armée républicaine sur la flotte anglo-espagnole. A la manœuvre, un soldat qui gravit les échelons à la vitesse de l’éclair : simple capitaine d’artillerie, Bonaparte est promu général à l’issue de la dernière bataille ! Principal port de guerre français à l’époque, Toulon sera aussi le point de départ de l’une des plus ambitieuses aventures napoléoniennes : l’expédition d’Egypte menée par Bonaparte en 1798. Sur les traces de ce glorieux passé, la rade s'explore en bateau ou à pied. A fleur de Méditerranée, le fort Balaguier, l’un des principaux ouvrages défensifs de l’époque, transformé en musée d’histoire locale, est le point de départ d’une jolie échappée en direction de la Seyne-sur-Mer, du jardin botanique à la corniche Michel Pacha et ses fastueuses villas d’inspiration orientale (fin XIXe siècle). Sur la colline Caire trône le fort Napoléon qui remplaça en 1821 la redoute Mulgrave, principale place forte des Anglais du siège de Toulon. L’été, on y donne des concerts dans la cour d’honneur, loin du tonnerre des canons d’autrefois.
Domaine national de Saint-Cloud : souvenir d’un coup d’Etat
Du château de Saint-Cloud des riches heures napoléoniennes, il ne reste rien à la suite de sa destruction pendant la guerre de 1870. Mais l’histoire affleure derrière chaque arbre du domaine aménagé en bordure de Paris. Sur l’une des terrasses, un grand plan en marqueterie de marbre reproduit l’aménagement du palais et de ses dépendances tel qu’il était en 1811: l’Orangerie où Bonaparte prit le pouvoir en tant que Premier consul lors du coup d’Etat du 18 brumaire (10 novembre 1799) ou encore la galerie d’Apollon où il fut officiellement proclamé Empereur des Français en 1804. A l’entrée de la grille d’honneur, un musée restitue l’histoire du château et du domaine. Classé monument historique et labellisé jardin remarquable, ses 460 hectares illustrent entre bassins, jeux d’eau et bosquets quatre siècles d’art des jardins, en particulier l’art du jardin à la française.
Château de Malmaison : dans l’intimité d’une famille
A deux pas de Paris, le château de Malmaison incarne les jours heureux de l’aventure napoléonienne. Siège du gouvernement de 1800 à 1802 avec les Tuileries, c’est aussi la plus intimiste des demeures impériales : Joséphine qui en avait hérité après son divorce en 1809 y avait apposé sa marque, y compris dans le domaine aménagé par les plus grands botanistes du moment. Réunions politiques, mais aussi bals et représentations théâtrales rythment la vie quotidienne dont les salles richement décorées dans le style d’époque inspiré de l’Antiquité et de la Renaissance, se font l’écho. Bibliothèque en bois d’acajou où travaillait Napoléon, chambre ovale toute tendue de drap rouge festonné de broderies d’or de Joséphine où elle mourut en 1814… Le plus émouvant reste le dernier étage consacré aux six dernières années de l’empereur déchu alors en exil sur l’île de Sainte-Hélène.
Tuileries : le jardin du souvenir
Demeure des rois, résidence officielle de l’Empereur à partir de 1802, lieu de naissance de son fils, le roi de Rome, le palais des Tuileries a été incendié pendant la Commune de Paris en 1871. Mais le souvenir de l’Empire plane sur les jardins de ce superbe parc à la française classé monument historique. Commandé par Napoléon Ier pour célébrer la victoire de la Grande Armée à Austerlitz, l’Arc de Triomphe du Carrousel et son quadrige de chevaux s’élève toujours en face de la pyramide du Louvre, tandis que les pavillons de Flore et de Marsan reconstruits sont désormais intégrés au musée du Louvre.
Notre-Dame de Paris : le sacre de Napoléon Ier
Voilà l’une des images les plus marquantes du règne de Napoléon Ier : le 2 décembre 1804, l’Empereur se coiffe lui-même de la couronne impériale dans la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris au cours d’une cérémonie grandiose. Pavoisée des insignes impériaux pour l’occasion, l’église revient de loin : saccagée pendant la Révolution française, avant d’être transformée en temple de la Déesse Raison puis en entrepôt de vins, il faudra attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour qu’une rénovation d’envergure soit menée sous l’égide de Viollet-Le Duc. Pour imaginer les fastes du couronnement sous la voûte gothique, il faut patienter : le monument rouvrira le 8 décembre 2024, cinq ans et demi après l’incendie qui l’a ravagé. En attendant, on peut admirer l’inestimable collection du « Trésor de Notre-Dame », au musée du Louvre qui lui consacre une exposition jusqu’au 29 janvier 2024 avec plus de 120 œuvres habituellement exposées dans la sacristie (vêtements sacerdotaux, reliquaires, manuscrits, chefs d’œuvre de l’orfèvrerie française). On y verra aussi la fameuse couronne du sacre dite couronne de Charlemagne réalisée en 1804 par l’orfèvre Martin-Guillaume Biennais, magnifique ouvrage serti de 40 camées et de pierres gravées.
Explorer la cathédrale Notre-Dame de Paris en réalité virtuelle
Château de Fontainebleau : fastes et déchéance de l’Empire
Demeure des rois de France du XIIe au XIXe siècle, le château de Fontainebleau - près de Paris - occupe une place à part dans l’imaginaire napoléonien. Témoin de la fulgurante ascension de l’Empereur il sera aussi le cadre de la chute de l’Empire ! L’opulence voulue par Napoléon Ier qui en avait fait sa deuxième résidence de campagne après l’avoir restauré est intacte. Parmi les 1500 pièces aux intérieurs raffinés, on visite le somptueux appartement de Napoléon Ier tout en lambris dorés, brocard cramoisi et tissus vert foncé, et notamment le salon de l’abdication où Napoléon signa son acte de renonciation au pouvoir les 4 et 6 avril 1814. A compléter avec le musée dédié au premier Empire où l’on découvre en dix salles les grandes heures de l’épopée napoléonienne, du sacre à l’abdication.
Par Rédaction France.fr
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