Le littoral normand les mains sur le guidon

Si le Mont-Saint-Michel a hérité du surnom la "merveille de l’Occident", ce n’est pas un hasard. Pour comprendre pourquoi il est inscrit, avec la baie qui l’entoure, au patrimoine mondial de l’humanité, enfourchez votre vélo au départ de Ducey. Un itinéraire de 30 km vous mènera tout droit à la célèbre abbaye bénédictine. Vous êtes déjà incollable sur cet îlot rocheux ? Raison de plus pour emprunter les routes de ce circuit qui alterne entre paysages de bocages et de prés salés. L’occasion de redécouvrir ce site sous un angle inédit, les mains sur le guidon et le nez au vent.

Ce sera le cas, notamment, à la Pointe de Roche-Torin, où vous pourrez mettre pied à terre pour profiter d’une jolie vue dégagée sur le Mont-Saint-Michel. Une halte idéale pour sortir votre panier à pique-nique, dans lequel vous aurez, par exemple, glissé quelques douceurs achetées avant votre départ à l’épicerie Ô fil des saisons, à Ducey. Dans l’échoppe, ce sont les produits du terroir qui sont mis à l’honneur : confitures, biscuits, sans oublier, bien sûr, l’incontournable camembert.

À Sainte-Marguerite-sur-Mer, en Seine-Maritime, un étonnant bunker allemand de la Seconde Guerre mondiale, tombé à la renverse sur la plage, vole la vedette à la mer et aux falaises. Une curiosité de l’histoire, immortalisée dans "Visages, villages", un film réalisé par Agnès Varda en 2017. À cette occasion, JR - le photographe spécialiste des collages photographiques monumentaux - avait apposé le portrait de la réalisatrice sur ce grand bloc de béton.

Pour passer de l’écran à la réalité et découvrir cette vue unique au monde, il vous faudra emprunter l’itinéraire de Dieppe à Saint-Valery-en-Caux, d’une durée de trois heures. Un peu plus au sud, toujours sur la commune de Sainte-Marguerite, poussez votre monture jusqu’aux valleuses de Vasterival pour découvrir une autre curiosité, naturelle cette fois. Ces étroites vallées, qui dessinent des failles dans la falaise et plongent dans la mer, sont typiques de la région. Elles dévoilent à marée basse un spectacle insolite. Ou plutôt une exposition grandeur nature de dessins tracés dans le sable ou sur les algues des rochers, témoignant du passage des amateurs de land art.

Depuis près de deux siècles, des peintres impressionnistes aux fans d’Instagram, les couchers de soleil du littoral normand fascinent les âmes d’artistes qui aiment capturer les heures dorées de la fin du jour.

Sur l’itinéraire de Saint-Valery-en-Caux à Fécamp, long de 41,6 kilomètres, les points de vue s’enchaînent, fournissant autant d’occasions d’immortaliser le fameux "rayon vert" décrit par Jules Verne.

À 45 minutes de pédalage des Petites et Grandes Dalles - deux valleuses prisées de l’impératrice Sissi pour ses bains de mer -, c’est un coucher de soleil impérial qui vous attend depuis le Sémaphore de Senneville-sur-Fécamp.

Autre ville, autre époque avec l’itinéraire de Cabourg à Ouistreham qui vous guidera pendant 1h30 à travers la baie de l’Orne jusqu’à la célèbre ville où l’écrivain Georges Simenon a situé l’intrigue de son roman Le Port des brumes.

Au sommet du phare de Ouistreham, à 38 mètres du sol, ce n’est pas le brouillard qui vous attend cependant, mais bien une sublime vue sur la réserve naturelle de la Pointe du Siège qui s’embrase au crépuscule. Une récompense bien méritée, pour celles et ceux qui seront venus à bout des 171 marches du phare.