Immersion dans un palais imaginaire, entre rêve et réalité

Le Palais Idéal du facteur cheval, travail d’un seul homme

En 1879, le facteur Ferdinand Cheval (1836-1924) butte sur une pierre étrange qui lui donne l’envie de construire en solitaire un palais imaginaire dans son jardin. 33 ans plus tard, en 1912, le bâtiment devient bel et bien réel. Désigné "Palais Idéal du facteur cheval", la bâtisse naît de ses tournées quotidiennes.

Inspiré par les cartes postales et magazines illustrés qu’il distribue, Ferdinand Cheval collecte, chaque jour ou presque, des pierres dans la campagne, avant de les assembler dans un jardin luxuriant.

"D’un songe, j’ai sorti la reine du monde" Ferdinand Cheval, créateur du Palais.

Le Palais Idéal du facteur Cheval : référence mondiale "inclassable"

Unique en son genre, l’architecture de Ferdinand Cheval est reconnue inclassable, mêlant ainsi plusieurs styles issus des 5 continents. On parle alors d’art brut.

Sa particularité ? Tous ces animaux et créatures sculptés qui peuplent le Palais idéal du facteur cheval : caïmans, éléphants, pélicans mais aussi fées, géants, cascades, personnages historiques et mythologiques.

"Qu’est-ce que le palais Idéal ? C’est le seul exemple en architecture d’art naïf. L’art naïf est un phénomène banal, connu de tous, mais qui n’a pas d’architecture… En un temps ou l’art naïf est devenu une réalité considérable, il serait enfantin de ne pas classer, quand c’est nous, Français, qui avons cette chance de la posséder, la seule architecture naïve du monde, et attendre qu’elle se détruise." André Malraux.

Décédé en 1924, Ferdinand Cheval repose au cimetière d’Hauterives, dans le « tombeau du silence et du repos dans fin ». Un tombeau qu’il construit d’ailleurs de ses propres mains à l’âge de 78 ans.

Le Palais Idéal du facteur Cheval : source d’inspiration artistique

Même si le Palais ne présente aucune règle d’architecture et n’appartient à aucun courant artistique, il attise pourtant bien la curiosité des artistes.

En 1920, André Breton va même considérer Ferdinand Cheval comme un précurseur de l’architecture surréaliste. Ce qui va susciter l’admiration des virtuoses issus du mouvement. D’ailleurs, le poète et écrivain français théoricien du surréalisme ira jusqu’à lui consacrer un poème en 1932, intitulé "Le Revolver à cheveux blancs".

À la liste des personnalités artistes admiratives s’ajoutent également Picasso, Tinguely ou Niki de Saint Phalle.

"Pour distraire mes pensées, je construisais en rêve, un palais féérique…" Ferdinand Cheval, créateur du Palais.

Si Jean Dubuffet assimile cette architecture à de l’art brut en 1945, le Palais Idéal du facteur Cheval sera finalement renommé « Art naïf », en 1969, par André Malraux (Ministre de la Culture à l’époque). C’est à ce moment-là que le chef d’œuvre devient Monument Historique. Une juste reconnaissance à titre posthume.

Aujourd’hui, l’histoire du Palais Idéal du facteur Cheval continue de vivre, grâce aux nombreux visiteurs annuels mais aussi au récent film (2018) du réalisateur français Niels Tavernier : L’extraordinaire histoire du facteur Cheval. Avec en tête d’affiche, le talentueux acteur Jacques Gamblin (Ferdinand Cheval) et l’actrice Laetitia Casta (sa femme). Un très joli long métrage qui nourrit toujours plus la curiosité du public à l’égard de ce palais résolument atypique.

Informations pratiques Toutes les informations sur le Palais Idéal du facteur Cheval et son créateur. Période d’ouverture : ouvert toute l’année et tous les jours à partir de 9h30. Fermetures exceptionnelles les 1ers janvier et 25 décembre. Fermeture annuelle du 15 au 31 janvier. Tarifs des visites : 8€ pour un adulte, 5€ pour un enfant (6 à 16 ans) et 6 € pour étudiants, demandeur d’emploi, famille nombreuse, personne handicapée.

Adresse Palais Idéal du Facteur Cheval 8 rue du Palais 26390 Hauterives