Paris et le cinéma : voilà une histoire d’amour qui dure ! Aussi glamour qu’accueillante pour les équipes de tournage, la Ville Lumière reste un décor privilégié pour les réalisateurs. Du sommet de la tour Eiffel aux quais de Seine, partez sur les traces de quelques-uns de leurs spots favoris.
L'indispensable tour Eiffel
On démarre avec LE symbole de la capitale, véritable totem pour tout producteur désireux d’ancrer clairement son film à Paris. La tour est si populaire à travers le monde qu’on la voit apparaître plus ou moins discrètement sur un nombre incalculable d’affiches (Le ballon rouge, Le dernier métro, Benjamin Gates, Ratatouille, On connait la chanson…). Mais elle apparait plus souvent encore sur la pellicule. On imagine aisément qu’elle joue un rôle central dans des films comme Le Mystère de la tour Eiffel, *À l’assaut de la tour Eiffel *ou L’Homme de la tour Eiffel mais la Dame de fer fait aussi une apparition remarquée dans des films à plus grand succès. C’est Roger Moore grimpant ses escaliers à la poursuite de Grace Jones dans Dangereusement vôtre, c’est Mimi-Siku l’escaladant à mains nues dans Un Indien dans la ville ou encore Jackie Chan et Chris Tucker livrant bataille au restaurant Jules Verne dans Rush Hour 3. Pourtant, si certains réalisateurs adorent filmer l’icône, d’autres prennent un malin plaisir à la malmener. Dans Independance Day, Armageddon, La Grande Course autour du monde ou Mars Attack, on pourra ainsi la voir réduite à néant par des météorites, des boulets de canon ou un rayon laser. Ce serait dommage !
Les Champs-Elysées, au soleil ou sous la pluie
Il en va de l’Arc de triomphe comme de la tour Eiffel : voilà un marqueur essentiel pour ancrer un film (ou tout simplement une scène) à Paris. Rien d’étonnant, donc, si "les Champs" et leur triomphale perspective ont été si souvent exploités au cinéma. Mais au-delà d’un interminable listing, on songe avant tout à une image culte : celle de Jean Seberg remontant les Champs-Élysées pour distribuer le New York Herald Tribune en tee-shirt cintré dans* À bout de souffle*.
La tournée des bars
Ah, le petit bistrot parisien… Le cinéma l’aime délibérément old school, avec le comptoir en zinc, les miroirs biseautés, les nappes à carreaux et les chaises en rotin en terrasse en options. On trouvera des variantes au fil des films, que ce soit dans Paris (Aux Folies, 8 rue de Belleville), OSS 117, Le Caire nid d’espions (auberge Pyrénées Cévennes, 106, rue de la Folie-Méricourt) ou Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (Café des deux moulins, 15 rue Lepic). Mais la palme est attribuée au Bistrot La Renaissance (112, rue Championnet), véritable star des repéreurs puisqu’il a servi de décor à des productions aussi différentes que Le Sang des autres, Les Ripoux et Inglorious Basterds de Quentin Tarantino !
Le grand restaurant
Mais à Paris, on mange aussi, et plutôt bien paraît-il. Rien d’étonnant, donc, si le décorum des grands restaurants parisiens attire souvent l’œil de la caméra, qu’il se décline en version glamour chez Lapérouse (où Serge rencontre Jane dans Gainsbourg (vie héroïque)) ou en version lustres et verrière à La grande cascade (où Deneuve patiente en terrasse dans Belle de jour). Le grand restaurant parisien inspire aussi l’animation. Le fameux Chez Gusteau de Ratatouille est une réplique bien documentée du restaurant La Tour d’argent, qui surplombe le pont de la Tournelle. Mais quand une équipe de tournage investit un grand restaurant parisien, c’est parfois pour le mettre sens dessus dessous. La preuve : dans Nikita, Anne Parillaud choisit de ruiner les cuisines du Train Bleu à l’arme lourde plutôt que de finir tranquillement sa flute de champagne sous les dorures.
Iconique Montmartre
Montmartre et le cinéma, c’est une vieille histoire. De L’Assassin habite au 21 aux 400 coups en passant par French cancan, la butte a accueilli le tournage de quelques-uns des plus grands classiques du cinéma français. Une tradition qui se prolonge jusqu’à l’époque contemporaine. Le parfum de Montmartre envahit ainsi Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, du Marché de la butte aux vignes de la rue Saint-Vincent en passant par le square Willette, au pied du Sacré-Cœur. Et quand la caméra ne s’ancre pas à Montmartre, c’est Montmartre qui vient s’ancrer devant la caméra. Dans Un Américain à Paris comme dans Moulin rouge !, on peut ainsi voir de très nombreuses scènes se déroulant dans un Montmartre aussi reconstitué que coloré.
Romance le long des quais
Quoi de plus romantique qu’une balade nocturne sur les ponts et les quais de Paris ? Il suffit de regarder Marion Cotillard et Owen Wilson déambuler sur les quais dans Minuit à Paris... Mais ces décors sont parfois exploités à d’autres fins. Ainsi quand Leonardo di Caprio se promène sous le pont de Bir-Hakeim dans Inception ou quand Matt Damon aborde le pont Neuf dans La mémoire dans la peau, ce n’est pas précisément pour conter fleurette... Mais les rives de la Seine restent quand même le cadre idéal pour dénouer une histoire d’amour. Parmi les innombrables preuves filmées, on garde une affection particulière pour la promenade de Cary Grant et Audrey Hepburn sur le quai de Montebello dans Charade en 1963. Amusant, d’ailleurs, de penser que c’est dans ce même cadre parisien qu’Audrey Hepburn séduira quelques mois plus tard William Holden dans Deux têtes folles puis Peter O’Toole dans* Comment voler un million de dollars*. Mais bon, comme elle le disait elle-même, "Paris is always a good idea"…
Par Julien Hirsinger
Journaliste