Sympathique, doux et calme, l’âne est un fabuleux compagnon de voyage. Il porte les sacs comme les enfants fatigués, et assure une présence distrayante : avec lui, la randonnée est à la portée de tous ! Pour une journée de balade ou une rando de deux semaines, voilà une idée originale pour des vacances en France dont petits et grands se souviendront longtemps.
L’âne, un fabuleux compagnon de route
Ses grandes oreilles dressées, l’âne avance paisiblement. Son pas, lent et assuré, donne le rythme. En quelques heures à peine, il est devenu un véritable compagnon de route : mieux, il est le centre de toutes les attentions. Animal très sociable, il sait vite nouer des liens de complicité avec les adultes comme les enfants. Sa compagnie a aussi fait ses preuves auprès d’un public porteur de handicap. Chacun s’amuse à décoder son comportement, à interpréter ses humeurs, son langage. Et pendant ce temps, grâce à cet acolyte à quatre pattes, les grands comme les petits avancent sans même penser à râler !
Toute la famille accède ainsi aux plaisirs de la randonnée en pleine nature, même avec des tous petits : l’âne porte sans broncher 30 à 40 kg sur le dos. De quoi se délester de ses bagages, soulager le dos des parents et les jambes des enfants fatigués.
Avant le départ, si les randonneurs ont choisi de partir sans guide, l’ânier transmet les bons gestes pour prendre soin de l’âne : étriller, brosser, curer les sabots... autant de rituels que les enfants se feront une joie d’adopter. La journée pendant les balades, le soir au bivouac, les petits prendront vite goût à cajoler leur nouveau copain. Des souvenirs inoubliables, à façonner dans toutes les régions de France.
Voici cinq idées d’itinéraires à parcourir, d’une journée à douze jours.
Douze jours sur les pas de Stevenson
C’est l’itinéraire mythique, celui qui a inspiré des marcheurs du monde entier. En 1879, à 28 ans, après une peine de cœur, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson traverse le Massif central et les Cévennes avec pour seule compagnie son ânesse, Modestine. Un périple de 12 jours, raconté dans son roman Voyage avec un âne dans les Cévennes. De Monastier-sur-Gazeille (en Haute-Loire) à Saint-Jean-du-Gard (dans le Gard), on marche sur les traces de Stevenson à travers les reliefs volcaniques du Velay, la vallée du Gévaudan, les pentes du Mont Lozère, et les grandes forêts des Cévennes.
Réservation auprès de Âne Azimut Plus d’informations sur les Chemins de Stevenson
En Bretagne, une journée à une semaine dans les Côtes d'Armor
De passage en Bretagne ? Dans les Côtes d'Armor, plus précisément à Hénansal au refuge de Cœurs à cœurs, offrez-vous une journée à une semaine de balade avec un âne direction la campagne bretonne environnante ou la côte. On traverse les landes du Cap d’Erquy, au milieu des bruyères et des ajoncs, pour rejoindre la mer. Authentique.
Réservation auprès de Refuge de Coeurs à Coeurs
Dans les châteaux de la Loire : quatre jours en forêt de Cheverny
Le château de Cheverny est sans doute celui qui attire le plus les enfants : c’est sa silhouette qui a inspiré celui de Moulinsart, propriété du capitaine Haddock dans Tintin. Célèbre pour ses chasses, Cheverny dispose aussi d’une grande meute de chiens courants, dont la rencontre est inoubliable pour les petits. Mais le château de Cheverny, c’est aussi son grand domaine forestier et ses étangs, à la découverte desquels cet itinéraire de quatre jours vous entraîne. Sur les petits sentiers de la forêt, vous voilà seuls au monde. On fait des pauses pour laisser brouter l’âne, et construire des cabanes.
Réservation auprès des Ânes de Madames Visiter le château de Cheverny
Dans les Pyrénées, cinq jours sur le plateau du Capcir
À 1 400 mètres d’altitude, le plateau du Capcir jouit d’un microclimat particulièrement ensoleillé. Au nord de Font-Romeu, les étangs et les lacs dessinent le paysage, dominé par la haute silhouette du Pic Carlit, qui culmine à 2 921 mètres d’altitude. Parmi les itinéraires adaptés aux petits sur ce territoire montagnard, le Balcon des Garrotxes offre une randonnée très variée entre forêts de pins et vallées sauvages, pour cinq jours. On traverse de jolis villages typiques, dans lesquels l’âne offrira sans doute de belles occasions de rencontres.
Réservation auprès de Vagabond'Ane Préparer son voyage dans les Pyrénées
En Provence, trois jours autour de la montagne Sainte-Victoire
Changement de décor : nous voici dans l’arrière-pays provençal. Ici, on marche dans les collines, au milieu des chênes, des pins et des genévriers. La lavande sauvage, le thym et la sarriette embaument les chemins. En arrière-plan se dresse, majestueuse, la montagne Sainte-Victoire si chère à Paul Cézanne. Sur les chemins caillouteux, l’âne est ici comme chez lui. En partant de la Sainte-Victoire, on peut se diriger en quelques jours vers le nord et les fraîches gorges du Verdon.
Réservation auprès de Provenc'anes Préparer son voyage en Provence
Bon à savoir :
- La Fédération Nationale Ane et Randonnées regroupe une soixantaine d’âniers professionnels qui accueillent les randonneurs pour des balades en liberté ou accompagnées d’un guide, le temps d’une demi-journée ou de plusieurs semaines.
- L’âne est un animal affectueux, très doux, qui apprécie la compagnie des humains. Il est très facile à vivre et il n’y a aucune difficulté à s’en occuper une fois que l’on a appris de l’ânier les gestes élémentaires.
- Tous les itinéraires sont réalisables en autonomie ou avec un guide. Si vous êtes en autonomie, l’ânier vous fournit le bât pour le portage, une longe, des sacoches pour les bagages, un piquet pour l’attacher lors des pauses et la nuit.
- Pour les randonnées itinérantes, les âniers organisent votre retour et celui de votre âne.
- La plupart du temps, les âniers se chargent de réserver directement votre hébergement : camping, gîte, chambre d’hôtes : il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Les âniers sauront vous orienter vers des hébergements qui accueilleront l’âne sans difficulté.
- Un âne porte 30 à 40 kg sur le dos, un peu moins (35 kg) en montagne. Il marche entre 3 et 4 km/h : c’est le rythme idéal pour les enfants.
Par Caroline Revol-Maurel
Journaliste passionnée de nature sauvage, de voyage et de rock, j'écris aussi bien sur les gypaètes barbus que sur Lou Reed. Souvent accompagnée de deux petites filles au sens critique bien aiguisé.