La nouvelle Samaritaine, temple du shopping chic à Paris

Avant-première

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La nouvelle façade ultra-moderne de la Samaritaine rue de Rivoli à Paris.
© Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu pour la Samaritaine - La nouvelle façade ultra-moderne de la Samaritaine rue de Rivoli à Paris.

Temps de lecture: 0 minPublié le 17 janvier 2020, mise à jour le 9 janvier 2024

Il aura fallu 15 ans et 280 entreprises françaises de pointe pour mener à bien l’un des chantiers parisiens les plus fous ! Un projet hors normes fidèle à l’esprit pionnier du grand magasin, véritable monument parisien, qui mêle désormais architecture Art Nouveau et Art Déco, et façade futuriste en verre. De quoi justifier le slogan de ce temple du shopping et de la mode : « La Samaritaine, le Paris qu’on aime » !

Mariage des époques

Mariage des époques à la Samaritaine.
© Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu pour la Samaritaine - Mariage des époques à la Samaritaine.

Pour le nouveau bâti, les architectes se devaient d’être aussi audacieux que leurs prédécesseurs créateurs des façades Art Nouveau emblématique de la Samaritaine depuis le XIXe siècle. Un défi relevé par l’agence Sanaa qui a accompli une véritable prouesse technique et architecturale avec la nouvelle façade contemporaine rue de Rivoli. Pas moins de 343 panneaux de verres courbés et sérigraphiés de 2,70 m sur 3,50 m composent des ondulations irrégulières dont le plissé évoque la légèreté du tombé d’un voile. Une inspiration poétique que l’on retrouve dans les jeux de reflets savamment étudiés, on y contemple le ciel, les façades haussmanniennes et avec un peu d’imagination, les jeux aquatiques de la Seine toute proche…

L’Art Nouveau retrouve ses couleurs

Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu pour la Samaritaine
© Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu pour la Samaritaine

Avec leurs teintes vives et leur décor floral, les panneaux de lave émaillée constituaient l’un des fleurons du bâtiment Art nouveau conçu par Frantz Jourdain au tournant du XXe siècle. Déposés au prix d’un délicat travail de manutention, ils ont fait l’objet d’une restauration minutieuse destinée à raviver motifs et couleurs estompés voire masqués par des enduits. Pour reconstituer l’extraordinaire mur végétal qui habillait le bâtiment, 25 panneaux ont été refaits à l’identique : une mission menée à bien par l’émailleuse Maria Da Costa qui y a consacré toute la palette de son savoir-faire. Pour un seul panneau, compter 15 jours et quatre cuissons !

La ferronnerie réhabilitée

Restauration des garde-corps Art Nouveau, à Paris
© Vladimir Vasilev pour la Samaritaine - OPT AC - Restauration des garde-corps Art Nouveau, à Paris

Sous l’immense verrière (1000 m2 !), balustrades et corbeilles séparant les étages font de nouveau danser leurs volutes ponctuées de feuilles de marronnier dorées… Conçu par Edouard Schenck dans le plus pur style Art nouveau, l’ensemble des ferronneries – plus de 600 mètres de linéaire - a été restauré par l’Atelier d’Oeuvres de Forge en Dordogne. Allonger ou raccourcir les éléments pour restituer la symétrie d’origine, fabriquer à neuf les pièces manquantes, redorer les nervures…Les compagnons serruriers et ferronniers ont effectué un véritable d’orfèvre !

Adresse d’exception

Façade Art Déco, à Paris
© Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu pour la Samaritaine - OPT AC - Façade Art Déco, à Paris

Côté Pont neuf, l’iconique bâtiment Art Déco accueille la première maison urbaine de la collection Cheval Blanc. Une adresse d’exception pensée comme un écrin confidentiel avec 26 chambres et 46 suites, quatre restaurants et bars dont un gastronomique orchestré par le chef Arnaud Donckele, un Spa Dior Cheval Blanc et une piscine de 30 mètres de long… Vues théâtrales sur Paris, oeuvres d’art et mobilier sur mesure, jeux de couleurs et de matières… Entre héritage historique et esprit contemporain, la mise en scène signée Peter Marino est avant tout un éblouissant hommage à un Paris voluptueux et éternel.

Un siècle et demi de chantiers

Vue du Magasin 1 de la Samartaine vers 1870, à Paris
© La Samaritaine - OPT AC - Vue du Magasin 1 de la Samartaine vers 1870, à Paris

Tout a commencé en 1870 quand Ernest Cognacq bientôt épaulé par sa femme Marie-Louise Jaÿ fonde un magasin à l’angle de la rue du Pont-Neuf et de la rue de la Monnaie. Depuis, la devise de la maison : « en progrès constants » n’a pas pris une ride ! Car au fil du temps, la « Samar » ne cesse de s’étendre grâce au rachat d’immeubles voisins et à des campagnes de travaux toujours plus colossales. Au faite de sa gloire, ce « palais de la tentation » totalise 80 000 m² ! En 2021, c’est tout un nouveau quartier qui a vu le jour : 70 000 m² rénovés ou bâtis avec un grand magasin de 20 000 m² géré par DFS, un hôtel 5 étoiles d’exception, des bureaux, des logements et une crèche.

Recommandations et conseils Que vous souhaitiez vous livrer à une séance de shopping ou simplement visiter la capitale, une escapade à la Samaritaine s’impose. Ce bâtiment d’exception met, en effet, en évidence le savoir-faire français en matière d’architecture et d’artisanat d’art. Comment vous y rendre ? Pour découvrir l’art de vivre à la française (et le quotidien des Parisiens), privilégiez les transports en commun pour vous déplacer vers ce temple du shopping. Outre que vous diminuerez votre impact carbone et participerez à améliorer la qualité de l’air dans la capitale, vous n’aurez ainsi ni à subir les embouteillages fréquents du quartier, ni les difficultés pour vous garer. Belle Samaritaine à vous !

Pour en savoir plus : - Préparez votre voyage à Paris

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Par Anne-Claire Delorme

Journaliste voyageuse. anneclairedelorme@yahoo.fr

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