La Manufacture Cogolin ou l'art du tissage revisité

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Tissage signé Manufacture Cogolin.
© Nord-Sud by Stéphane Parmentier Fontenay - Tissage signé Manufacture Cogolin.

Temps de lecture: 0 minPublié le 13 décembre 2019, mise à jour le 26 janvier 2024

À deux pas de Saint-Tropez, dans le petit village de Cogolin, la Manufacture Cogolin perpétue un savoir-faire d’exception pour créer des tapis contemporains, souvent dessinés par des artistes. Ses créations ornent le château de Versailles, l’Élysée ou les plus beaux paquebots français. Visite guidée de cette pépite de la Côte d’Azur.

Jean Cocteau, Jean-Michel Frank ou Christian Bérard ont signé des modèles de tapis confectionnés par la Manufacture Cogolin. Ils sont soigneusement conservés dans les archives de cette maison qui revisite l’art du tissage pour créer des collections à l’écriture contemporaine.

Collaboration avec des artistes et designers d’aujourd’hui

La patte des créations de la maison varoise ? Des motifs haut-relief géométriques et floraux, des couleurs éclatantes et une qualité d’exécution pour des tapis d’exception qui habillent palais, ambassades, luxueuses résidences et yachts aux quatre coins du monde.

Au cœur de la Manufacture Cogolin, sur la Côte d'Azur.
© Pierrick Verny - Au cœur de la Manufacture Cogolin, sur la Côte d'Azur.

Forte de la collaboration avec des artistes et designers d’aujourd’hui ou de la réédition de modèles, avec un catalogue de collections régulièrement étoffé, la Manufacture Cogolin est devenue une pépite française dans l’univers de la décoration intérieure.

Made in Côte d'Azur

Tout a commencé en 1928, dans le village de Cogolin, au pied du massif des Maures et à quelques encablures du golfe de Saint-Tropez. Jean Lauer, un ingénieur textile visionnaire, rachète la manufacture des tapis de Cogolin, créée quatre ans auparavant et spécialisée dans la sériciculture et le tapis noué-main. Il fait venir des métiers du XIXe siècle à mécanisme Jacquard et importe différentes techniques de nouage et de tissage, permettant une multitude de finitions.

Inspiré, il fait appel à différents artistes et autres virtuoses des Arts Décoratifs pour dessiner des modèles d’avant-garde. Jean Cocteau est de ceux-là, lui qui a aussi noué un lien privilégié avec la Côte d’Azur.

Dans les années 1930, la Manufacture Cogolin devient une référence pour ses tapis sur mesure et fait rayonner l’artisanat d’art à la française. Ses créations ornent le château de Versailles, l’Élysée ou les plus beaux paquebots français.

Des pièces uniques

Dans les années 2010, la Manufacture Cogolin a entrepris de retravailler sa palette de couleurs et a sélectionné de nouvelles matières pour donner un nouveau souffle à ses créations. Elle propose aujourd’hui près de 200 coloris créés sur mesure, à partir de 32 tonalités lumineuses.

Au cœur de la Manufacture Cogolin, sur la Côte d'Azur.
© Pierrick Verny - Au cœur de la Manufacture Cogolin, sur la Côte d'Azur.

Les matières ? Laine, coton, jute, lin, soie ou raphia, toutes nobles et travaillées avec soin par les artisans de la Manufacture Cogolin. Ils fabriquent des pièces uniques sur la base de quatre familles de métiers traditionnels. Parmi eux, des métiers français Jacquard de 1880 (ceux-là mêmes introduits par Jean Lauer) qui combinent les techniques des aiguilles, du cylindre et des cartes perforées. Ils permettent de réaliser les dessins texturés et les motifs remarquablement élaborés qui ont fait la renommée de la Manufacture Cogolin.

Le retour du noué-main

En 2013, avec la ligne Cogolin et les Mains du monde, la Manufacture a aussi remis au goût du jour la technique du noué-main. Une initiative qui lui permet de mettre sur le métier les trésors enfouis de "Carnets d’archives", une collection inspirée de créations exclusives de grands artistes décorateurs du XXe siècle.

Parmi eux, les tapis Les Modernistes ou Les Jardins à la Française qui magnifient l’art graphique. La technique du noué-main est également au cœur d’une collection récente, Nord-Sud, conçue comme un voyage initiatique à travers les souvenirs de l’artiste Stéphane Parmentier, entre son sud natal et Paris, sa terre d’adoption. Ses motifs s’inspirent à la fois du travail des artisans de Vallauris et du paysage provençal traditionnel.

Antibes, Porquerolles, Lavandou... Les noms des tapis fleurent bon la Côte d’Azur. La dernière collection inédite de la maison varoise dévoile des motifs originaux puisés dans les archives du décorateur français André Arbus, figure emblématique de l’histoire des Arts Décoratifs. Avec ses dessins géométriques et des motifs de cordage dessinés pour des paquebots, cette collection est à découvrir depuis le mois de novembre dans les deux showrooms de la manufacture, à Cogolin et à Paris.

Pour en savoir plus :

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Par Charlotte Cabon

Journaliste

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