4 jours gourmands dans la Vallée de la Gastronomie

De Dijon à Lyon

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 Colline de Corton, en Bourgogne.
© CRM - Colline de Corton, en Bourgogne.

Temps de lecture: 0 minPublié le 31 juillet 2024

Elle commence à Dijon, au cœur des vignobles de Bourgogne, puis serpente le long du Rhône pour terminer à Marseille, aux portes de la Méditerranée : sur 620 kilomètres, la Vallée de la Gastronomie est une vitrine des savoir-faire français. Vignerons, chocolatiers, maraîchers, confiseurs, éleveurs, restaurateurs, les meilleurs artisans vous attendent, tout au long de l’itinéraire, pour vous dévoiler leurs secrets. Un fabuleux voyage où l’on met la main à la pâte, où l’on découvre les meilleurs vins, où chaque visite est l’occasion d’une rencontre, et où l’on lève le voile sur les traditions véritables, loin des clichés. Une aventure qui éveillera vos sens et vous fera passer de la cuisine au beurre à la cuisine à l’huile d’olive, dans les coulisses de la gastronomie française. C’est parti pour quatre jours dans le nord de la Vallée, de Dijon à Lyon !

Jour 1 : Dijon

Dijon, France
Boutique Mulot et Petitjean, à Dijon, Bourgogne.
© CRM - Boutique Mulot et Petitjean, à Dijon, Bourgogne.
  • Capitale de la Bourgogne, la ville de Dijon trône fièrement au cœur de son territoire, dont elle fait rayonner ses trésors et produits d'exception. Il faut commencer par flâner dans son centre-ville piéton : là, la moutarde Maille affiche ses célèbres lettres d’or sur une devanture historique. Dans cette boutique ouverte en 1845, on peut déguster (et acheter) toutes les moutardes de la marque dijonnaise : au Chardonnay, à la truffe, au miel… certaines sont même servies à la pompe ! Dans le centre-ville, on croise aussi la boutique de la moutarderie Fallot, qui fabrique ses moutardes sur meules de pierre, avec des graines 100% françaises : si vous passez par Beaune, allez donc voir leurs ateliers. On y fabrique de la moutarde depuis 1840. La visite immersive au cœur du processus de fabrication est immanquable : attention, ça pique les yeux !
     
  • Quelques rues plus loin, on change de saveurs : nous voici sous le plafond à caissons de la belle boutique centenaire de Mulot et Petitjean. Cette maison dijonnaise – tenue aujourd’hui par la 10e génération - fabrique depuis 1796 de savoureux pains d’épice. Le plus célèbre est le pavé, qui ressemble à du pain et peut se consommer beurré au petit-déjeuner, mais se révèle aussi exquis en accompagnement d’un foie gras. Les becs sucrés préfèreront croquer dans une nonette, tendre rond de pain d’épice fourré à la confiture d’orange, ou de cassis.
     
  • Ce petit fruit est l’autre vedette de la région : en crème pour accompagner un kir, en confiture, et même en beurre ! Spécialité de la Ferme Fruirouge, située en Haute Côtes de Nuits, le beurre de cassis (une sorte de confiture onctueuse et peu sucrée) accompagne à merveille un fromage de brebis. Comme d’autres pépites de la région, on peut en acheter à l’épicerie fine Grain de Cassis, dans le centre-ville. Pour compléter ce marathon des papilles, direction la Cité internationale de la gastronomie et du vin, nouveau lieu de visite incontournable à Dijon. Ici, l’École des vins de Bourgogne propose des ateliers d’œnologie : immanquable pour découvrir les secrets des grands vins de la région, avant de mettre le cap au sud dans les vignobles. Villages, Crus et Grands Crus n’auront plus de secret pour vous.
     
  • On termine la journée dans le Food Court de la Cité internationale de la gastronomie et du vin : un lieu idéal pour faire des emplettes, où l’on retrouve les meilleurs produits bourguignons. Il y a même un Manège à moutardes ! Tous les commerces de bouche – supervisés par un Meilleur Ouvrier de France – proposent des apéritifs à partager. Difficile de choisir entre la planche de fromages, de charcuterie, et le plateau de fruits de mer. Et pourquoi pas le prendre à emporter, pour aller le savourer dans la Cave de la Cité ? Du sol au plafond sont exposées ici des centaines de bouteilles de vin, bourguignons, français, et même étrangers. Refaire le monde autour d’un bon repas, il n’y a pas d’expérience plus française !
     

Jour 2 : les vignobles de Bourgogne

Colline de Corton, Pernand-Vergelesses, France
 La Voie des vignes à vélo en Bourgogne.
© CRM - La Voie des vignes à vélo en Bourgogne.
  • Il est temps de poursuivre plus au sud la découverte de la Vallée de la Gastronomie : direction les vignobles de Bourgogne. Ici, chaque nom de village émerveillera les amateurs de vin. Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Vosne-Romanée, Pommard, Meursault… Autant de vignobles à parcourir : la Bourgogne compte 3577 domaines viticoles familiaux ! L’occasion de mieux comprendre les fameux Climats de Bourgogne, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2015, et ce territoire si particulier où les parcelles sont microscopiques.
     
  • Pour s’immerger dans les vignobles, on enfourche un vélo électrique loué chez Active Tours, avec un guide ou non : le nez au vent, on découvre un territoire dessiné par les murets de pierre et les cabottes, et animé par le ballet des enjambeurs et des chevaux de trait. Attention à ne pas déranger : ici, on passe au milieu des vignerons qui travaillent !
     
  • En fin de journée, quand les vignes se colorent d’or, on peut troquer son vélo contre le combi Volkswagen vintage de l’hôtel restaurant l’Ermitage de Corton : une balade aux airs des années 1970. Et quand on s’arrête, c’est pour déguster, bien sûr ! On pousse la porte des chais, et là, c’est une autre ambiance qui se dévoile : celle des bouteilles, des tonneaux, des cépages, des arômes, mais aussi de l’intimité de ces vignerons qui ont fait la renommée de leur région dans le monde entier. À Puligny-Montrachet, on rencontre Julie Leflaive : 19e génération à prendre soin du domaine familial qui porte le nom de son père, Olivier Leflaive. Pionnier de l’œnotourisme, Olivier Leflaive est l’un des premiers vignerons à avoir eu l’idée d’accueillir des visiteurs à sa table, puis d’ouvrir un hôtel. 

Jour 3 : au cœur du Beaujolais

Theizé, France
La Roche du Solutré, dans le Beaujolais.
© CRM - La Roche du Solutré, dans le Beaujolais.
  • Il est temps de quitter la Bourgogne pour rejoindre la région Auvergne Rhône-Alpes, et plus particulièrement le territoire du Beaujolais au cœur de la Vallée de la gastronomie. Saint-Amour, Juliénas, Morgon… ici aussi, les villages portent des noms qui éveillent les papilles. À quelques kilomètres à l’ouest de Lyon, les collines du Beaujolais offrent un formidable îlot de nature à explorer. Dans le sud, c’est le territoire des pierres dorées : oxydées par le fer, les pierres calcaires qui bâtissent les maisons se teintent d’une belle couleur ocre dès que le soleil pointe son nez.
     
  • Le vélo est une jolie façon d’arpenter ces collines : l’agence Anna Purna Adventure propose des VTT électriques à la location, pour s’amuser même dans les chemins plus difficiles. Derrière les collines, nombreux sont les châteaux qui dévoilent leurs tourelles : il y en a plus de 300, mais la plupart sont privés et n’ouvrent leurs portes qu’à quelques occasions. Au cœur de ces villages dorés, on prend rendez-vous dans les domaines pour rencontrer les vignerons et leurs vins. L’occasion d’apprendre que la macération traditionnelle dans le Beaujolais se fait en grappes entières, et que ce vin, longtemps réduit à sa version "Beaujolais nouveau" gagne désormais ses lettres de noblesse. Mais les traditions restent vivantes dans ces hameaux : dans le chais du Domaine de la Cruisille, les chars de la prochaine fête de village s’entreposent au milieu des cuves où vieillit le Beaujolais.
     
  • Pour déjeuner, direction le village de Lucenay. Chez Beurre Noisette, Pauline concocte une cuisine locale et de saison et revisite avec bonheur la gastronomie française : son pain perdu salé au chorizo est un délice ! Son mari, Olivier, est en salle et conseille tous les gourmands.

Jour 4 : Lyon

Lyon, France
Joseph Viala, chef du restaurant Danielle et Denise à Lyon.
© CRM - Joseph Viala, chef du restaurant Danielle et Denise à Lyon.
  • Bienvenue dans la capitale des Gaules ! Fière Lugdunum, capitale de la gastronomie française depuis l’Antiquité. Située à la Confluence du Rhône et de la Saône, Lyon a toujours été le point de rencontre des savoir-faire de cette riche vallée de la gastronomie. Pour se mettre en appétit dès le matin, rien de tel qu’une visite de la chocolaterie Bernachon : en pleine ville, cette véritable fourmilière existe depuis 70 ans. Dans les cuisines, les artisans s’affairent pour façonner les incroyables pâtisseries et chocolats que l’on peut acheter à la boutique, ou déguster dans le salon de thé juste à côté. Jetez un œil par-dessus leurs épaules : vous admirerez la précision des gestes ! Mélanger, râper, découper, napper, décorer, et même emballer : chacun s’active avec précision, au milieu des marmites de cuivre. Passage obligé ensuite au salon de thé pour déguster un onctueux chocolat chaud, puis à la boutique pour acheter (entre autres) la spécialité la plus connue de la maison Bernachon : le palet d’or, un petit chocolat rond doré à la feuille d’or. 
     
  • Pour déjeuner, misez sur l’un des véritables Bouchons Lyonnais, icônes de la gastronomie lyonnaise : on les repère au logo de leur label qui s’affiche sur la façade et montre l’autre vedette locale, Guignol. Dans le quartier des Cordeliers, sur la Presqu’île, poussez la porte du Café du Jura. Avec ses nappes à carreaux et ses boiseries, ce bouchon nous transporte dans le passé, avec une carte résolument traditionnelle : salade lyonnaise, andouillette, quenelles de brochet, cervelle de canuts, tous les incontournables sont là ! Autres adresses bien connues des Lyonnais, les bouchons Daniel & Denise : sous la toque du chef Joseph Viola, champion du monde de pâté croûte, les trois adresses déploient toutes les spécialités lyonnaises. En réservant bien à l’avance, on peut même s’offrir un cours de cuisine avec le chef. 
     
  • Avant de terminer la journée, passage obligé aux Halles Paul Bocuse et ses produits d'exception : elles regroupent le meilleur des artisans de bouche lyonnais. Comme dans les allées d’un marché, on passe du boucher au poissonnier, du boulanger au maraîcher. La plupart des artisans présents ici sont Meilleurs Ouvriers de France. Il est temps de remplir son panier ! Chez Bobosse, on achète le saucisson à cuire pistaché ; chez la mère Richard, le Saint Félicien ; chez Giraudet, les quenelles ; chez Pupier, le saumon fumé ; et pour les douceurs, ne manquez pas les coussins de Lyon chez Voisin et les tartes fines à la praline chez Sève.
     
  • Pour découvrir les apéritifs locaux, rendez-vous dans l’une des dix brasseries Ninkasi : fondée à Lyon en 1997, cette brasserie fabrique une quinzaine de bières différentes, mais aussi depuis quelques années du whisky, vieilli dans des fûts de Chardonnay ! Dans les brasseries Ninkasi, vous pourrez bien sûr boire un verre, manger un hamburger, et, la plupart du temps, écouter un concert. Bonne soirée !
     

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Par Caroline Revol-Maurel

Journaliste passionnée de nature sauvage, de voyage et de rock, j'écris aussi bien sur les gypaètes barbus que sur Lou Reed. Souvent accompagnée de deux petites filles au sens critique bien aiguisé.

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