Une fleur en étoile aux longs pétales jaunes distille à Mayotte une envoûtante senteur. L’huile essentielle d’ylang-ylang, cultivé sur l’île depuis le début du XXe siècle, apporte une note florale dans de célèbres parfums. Voyage dans le sillage de cette précieuse fleur.
Un peu d’histoire
Natif des forêts tropicales humides d’Asie du Sud-Est, l’ylang-ylang ou Cananga odorata est introduit par les Français dans les îles de l’océan indien à la fin du XVIIIe siècle. La note puissante et florale de cette essence très sensuelle, aphrodisiaque et relaxante devient emblématique de Mayotte !
Un arbre à la silhouette mystérieuse
Pour faciliter la cueillette des fleurs, les arbres sont taillés de manière à ne pas dépasser deux à trois mètres de hauteur. Le résultat ? Les branches sinueuses dessinent une sorte de couronne au-dessus du tronc à l’écorce grise. La floraison a lieu plusieurs fois par an.
Une culture confidentielle
Les plantations d’ylang-ylang couvrent une superficie de 102 hectares sur l’île contre 1 000 hectares entre les années 1950 et 1980, selon les données de la Direction de l’Alimentation, de l’agriculture et de la forêt à Mayotte. Aujourd’hui, la production est confidentielle, assurée par de petits producteurs sur des parcelles souvent inférieures à un hectare, situées dans le centre de l’île. En 2016, Mayotte a exporté 528 kilogrammes d’huile essentielle d’ylang-ylang.
Des kilos de fleurs
Les fleurs sont distillées avec de l’eau fraîche, dans un alambic souvent alimenté au feu de bois, pour produire cette huile essentielle au parfum divin. Cent kilos de fleurs sont nécessaires pour produire deux kilos d’essence.
Plusieurs crus
Si la distillation dure entre 12 et 24 heures, c’est au cours des premières heures que les fleurs livrent l’élixir le plus précieux. On distingue cinq qualités (on parle de fractions), selon la densité de l’essence : Extra S, Extra, Première, Deuxième et Troisième. Les trois premières sont destinées à la parfumerie de luxe tandis que les deux autres embaument produits cosmétiques et savons. La qualité des fractions hautes de l’huile essentielle mahoraise est largement reconnue dans le monde de la parfumerie.
Une vitrine pour l’ylang-ylang
Pour valoriser l’ylang-ylang mahorais, Mayotte développe un pôle d’excellence rurale (PER) à Coconi. Il offrira un espace de fabrication et de commercialisation aux producteurs d’ylang-ylang et de vanille, soutiendra la recherche et accueillera les voyageurs.
Des visites enivrantes
Plusieurs plantations de l’île proposent des visites guidées pour découvrir l’arbre, comprendre la cueillette et observer la distillation dans des alambics. Laissez-vous tenter…
Dans le sillage de nombreux parfums
Chanel N°5, Poison de Dior, Opium d’Yves Saint Laurent, Chamade de Guerlain, l’Air du Temps de Nina Ricci… L’ylang-ylang entre dans la composition de célèbres et intemporelles fragrances.
En savoir plus : - Préparez votre voyage à Mayotte
Par Charlotte Cabon
Journaliste